Nous venons d’horizons différents ; nous avons des profils, des compétences, des formations et des aspirations variés ; et nous ne partageons pas toujours les mêmes opinions politiques, philosophiques ou religieuses. Mais nous avons tous en commun le fait que nous acceptons de nous soumettre à la subordination d’une entreprise et ses représentants en échange d’un salaire. Aujourd’hui, nous assistons à un assaut sans précédent en France au statut de salarié et au renforcement parallèle du pouvoir des employeurs sur leur salariés.
Voici quelques points clés de « la reforme par ordonnances » :
- La négociation fixera les règles de fonctionnement dans l’entreprise et dans la branche et primera sur le Code du Travail
- Au sein des entreprises de moins de 20 salariés, il sera possible de négocier des accords directement avec des salariés non élus ou mandatés par des syndicats
- Création d’une «rupture conventionnelle collective»
- L’employeur peut se passer de motivation dans la lettre de licenciement et peut modifier les motifs jusqu’à devant le juge.
- Les indemnités de licenciement prud’homales seront plafonnées. En cas de licenciement abusif, le salarié ne pourra pas se voir attribuer plus de 3 mois de salaire jusqu’à deux ans d’ancienneté, puis 1 mois de salaire par an d’ancienneté jusqu’à 20 mois pour 30 ans d’ancienneté.
- Les instances du personnel (DP, CE, CHSCT) seront fusionnées en un «conseil social et économique».
La CGT a appelé à grève les 12 et 21 septembre. Plusieurs organisations syndicales des salariés nous ont rejoint dans la rue, ainsi que d’autres comme le Syndicat des Avocats de France.
La CGT, qui a participé à la réunion de Matignon du 31 août, a réitéré son opposition à la reforme par ordonnances :
Pour la CGT, les salarié(e)s sont les grands perdants de cette réforme et les employeurs se trouvent sécurisés avec des procédures de licenciement facilitées :
Selon le Syndicat des Avocats de France, cette réforme ne favorisera pas la reprise de l’emploi et de l’économie et risque de conduire à
une escalade de la violence dans les entreprises et dans la société :