La gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC) est une gestion anticipative et préventive des ressources humaines en fonction des contraintes de l’environnement et des choix stratégiques de l’entreprise, ainsi qu’une obligation de négociation triennale qui devrait permettre d’éviter les restructurations brutales. L’accord GPEC Axa IM a été signé à l’unanimité des organisations syndicales représentatives le 24 mai 2016, y compris par l’Ugict-CGT. L’accord prévoit la tenue annuelle d’un Observatoire des métiers au sein d’Axa IM, à l’instar des observatoires au niveau du Groupe Axa et à l’échelle de la Branche Assurance. En 2017, l’observatoire Axa IM s’est tenue le 8 juin ; pour 2018, la Direction ne l’a toujours pas convoqué à ce jour, donnant priorité à son Plan de Suppressions d’Emplois brutales.
LE PSE AXA IM 2018 EST LE RÉSULTAT DU NON-RESPECT PAR LA DIRECTION DE LA GPEC
Seulement 2 ans après la signature de l’accord GPEC, et 6 mois après avoir rassuré le Comité d’entreprise qu’aucune suppression de poste n’a été prévue dans le cadre des orientations stratégiques de l’entreprise à l’horizon 2020, la Direction a annoncé le 18 juin dernier un Projet de Suppressions d’Emploi. Ces suppressions brutales résultent du non-respect des objectifs et démarches de la GPEC par la Direction d’AXA IM.
L’Ugict-CGT rappelle que le PSE AXA IM 2018 ne devrait pas être un prétexte pour ignorer la continuité de l’activité sociale, le bon fonctionnement de l’entreprise et ses obligations légales et conventionnelles déjà en place. D’ailleurs, comme nous l’avions répété aux différentes réunions sur le projet de PDV, si l’accord GPEC avait réellement été respecté par la Direction, les métiers qui étaient prévus à disparaitre il y a plus de 6 ans, n’auraient pas été impactés brutalement par le PSE tel que celui des assistantes.
En effet, le métier d’assistante avait été cité par la DRH du groupe AXA comme un des métiers devant disparaitre avec les évolutions technologiques. Pourquoi la Direction d’AXA IM n’a t-elle pas anticipé comme le prévoit l’accord GPEC pour former les assistantes à des métiers d’avenir via un bilan de compétence et une formation adéquate. D’ailleurs nous ne comprenons pas pourquoi le syndicat majoritaire qui se gosse de porter le plan de suppressions d’emplois ne nous a pas appuyé lorsque nous l’avions demandés a plusieurs reprises en réunion, de combiner l’accord GPEC avec le PDV. Preuve qu’il ne comprend rien aux risques encourus pour les salariés.
QU’EST-CE QUE C’EST LA GPEC CHEZ AXA IM ?
La Gestion Prévisionnelle de l’Emploi et des Compétences (Gpec) est une gestion anticipative et préventive des ressources humaines en fonction des contraintes de l’environnement et des choix stratégiques de l’entreprise, ainsi qu’une obligation de négociation triennale qui devrait permettre d’éviter les restructurations brutales.
AXA IM étant une société de la Représentation Syndicale du Groupe (RSG) AXA, la GPEC AXA IM est une déclinaison de la « démarche compétences » initiée par le Groupe afin d’identifier et anticiper les transformations de ses métiers. Elle devait, selon l’accord signé à l’unanimité des organisation syndicales représentatives le 24 mai 2016, renforcer l’adéquation des plans de formation aux besoins en compétences et dynamiser les démarches de mobilité et la montée en compétences des salariés pour répondre à l’évolution des activités et des métiers exercés.
L’article 5 prévoit que la démarche pour la période 2016/2018 consiste à la mise en œuvre d’une analyse des activités exercées au sein d’AXA IM en structurant les grands domaines d’activités et les métiers sur la base de regroupements dénommés Familles professionnelles et emplois types :
Ces Familles professionnelles et emplois types ont été mises en place au sein du Groupe AXA par l’accord du 28 juin 1999 par vertu de la Convention Collective Nationale (CCN) des sociétés d’Assurance et donne lieu pour chaque salarié de la RSG (y compris AXA IM) un « intitulé du poste », une « fonction de rattachement » et la « classe » correspondante, inscrit dans le contrat de travail.
Les fonctions CCN sont utilisées dans le Rapport de situation comparée Hommes-Femmes Axa IM pour mesurer les écarts de rémunération au sein des catégories professionnelles et les classes ; les Familles professionnelles sont utilisées dans le Rapport Données Sociales du Comité Groupe France pour comptabiliser les emplois du Groupe et les mouvements du personnel ; les Classes (qui sont étroitement liées aux fonctions CCN) sont utilisées dans le bilan social et dans le rapport des données sociales d’AXA IM.
Enfin, lors du Comité d’Entreprise UES AXA IM du 28 mai 2015, à l’occasion d’une information sur le projet « Job description », Direction d’AXA IM a précisé que les classifications et l’arborescence des « descriptifs de poste » au sein d’AXA IM sont les même que les familles professionnelles CCN : « la trame structurelle ne changera pas », nous a dit la DRH.
CONTRE TOUTE ATTENTE, LA DIRECTION D’AXA IM A ANNONCÉ UN PLAN DE SUPPRESSION D’EMPLOIS LE 18 JUIN 2018 FONDÉ SUR DE NOUVELLES CATÉGORIES PROFESSIONNELLES N’AYANT AUCUN RAPPORT AVEC CELLES DE LA CCN
Dans ce contexte, la CGT n’a pas manqué de marquer son étonnement que les « catégories professionnelles » proposées par la Direction pour fonder son Plan de Départ Volontaire n’ont aucun rapport avec les Familles et Fonctions professionnelles existantes au titre de la CCN, et a demandé expressément à la Direction d’utiliser les catégories professionnelles existantes au sein de l’entreprise et du Groupe comme base de négociation entre les partenaires sociaux : Ceci est important pour le bon fonctionnement du GPEC, la formation professionnelle et adaptation des salariés à leurs postes, la mobilité inter-entreprise et intra-Groupe, le maintien dans l’emploi des seniors au titre de la Contrat de Génération…
La Direction a d’ores et déjà refusé cette demande au motif suivant « la notion de catégorie professionnelle est propre à ce type de projet. Par ailleurs, les métiers de l’assurance sont différents de ceux de la gestion d’actifs ».
La Direction d’Axa IM oublie-t-elle qu’un bon nombre de métiers exercés au sein d’Axa IM – Comptabilité, Secrétariat, Communication, Système d’information, Etudes et conseil, Logistique, Ressources Humaines par exemple — sont également exercés dans les autres sociétés de la RSG ? Ignore-t-elle que l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance – organisme paritaire au niveau de la Branche –, range la « Gestion des actifs et du patrimoine immobilier » comme un « cœur de métier assurantiel » ? Veut-elle contredire le Directeur Général du Groupe Axa qui a affirmé en fin de l’année dernière qu’Axa IM est un « actif stratégique » du Groupe ?
La CGT estime que le PDV AXA IM 2018, fondé sur une multiplicité de « catégories professionnelles » arbitraires, cible en réalité des personnes, ce que nous dénonçons et non des postes comme annoncés dans le projet;
LE PLAN DE SUPPRESSIONS BRUTALES D’EMPLOI ANNONCÉ LE 18 JUIN 2018 EST LA CONSÉQUENCE DIRECTE DU NON-RESPECT DE LA GPEC PAR LA DIRECTION D’AXA IM
Seulement 2 ans après la signature de l’accord GPEC, et 6 mois après avoir rassuré le Comité d’entreprise qu’aucune suppression de poste n’a été prévue dans le cadre des orientations stratégiques de l’entreprise à l’horizon 2020, la Direction a marqué sa préférence de mener un Plan de Suppression d’Emplois brutal, en total méconnaissance des objectifs de la GPEC.
Les salariés d’AXA IM souffrent d’une surcharge de travail qui ne cesse d’augmenter. Ils subissent des réorganisations constantes et incompréhensibles. Ils souffrent également des refus injustifiés à l’accès à la formation professionnelle continue, et à l’évolution de carrière. De plus en plus, ils sont bombardés par de nouvelles règles kafkaïennes en matière de « compliance » et d’ « éthique », de « gestion de la performance » et de « fixation des objectifs » qui inversent les rôles et responsabilités et les mettent en position de faute permanente. Leur pouvoir d’achat baisse d’année en année. Deux ans après le dernier grand projet d’entreprise, le déménagement à la Tour Majunga, la qualité de vie au travail des salariés ne s’améliore pas.
L’Ugict-CGT demande dans les meilleurs délais la tenue de l’observatoire des métiers GPEC AXA IM 2018.