Les directions de la CFDT, « Trente ans de détricotage du droit social » ? Un décorticage de la position « réformiste » sur la réforme des retraites Macron
« Comme le parti démocrate US-américain pro-esclavagiste à ses débuts est devenu antiraciste aujourd’hui, la CFDT, d’anticapitaliste et d’autogestionnaire des années 60, s’est convertie en cogestionnaire aujourd’hui sur le modèle allemand ou suèdois. Enfin c’est ce qu’elle s’imagine en faisant passer sa soumission à tous les pouvoirs pour de la cogestion alors qu’elle n’a aucune place, même pas le moindre strapontin, dans les lieux de décisions et malgré toutes les lettres inutiles de propositions politiques envoyées jusqu’au président qui n’en a rien eu à faire. Etonnante démarche d’ailleurs pour une CFDT qui n’a jamais voulu donner de consigne de vote parce que selon elle, un vrai syndicat ne doit pas empiéter sur l’action politique. Alors pourquoi aujourd’hui à plusieurs reprises ces tentatives d’influencer le président ou de le séduire peut-être ? »
« Je ne parle pas des syndiqués de terrain, dans leur section syndicale en entreprise ou ailleurs. Tout syndiqué de tout bord malgré parfois des maladresses, des erreurs ou de rares dérives, mérite le respect pour le courage de son engagement parce que ce n’est pas en se syndiquant qu’il attirera la considération, la complaisance, la reconnaissance de ses chefs, patrons et même parfois de ses collègues de travail. Au contraire, bien souvent, il prend le risque d’hypothéquer ses chances d’amélioration de carrière.
Je parle des directions successives.
Evidemment on va arguer qu’elles ont été élues et réélues par la majorité des adhérents ayant ainsi approuvé leur action dans la durée. Ben, justement, aux adhérents, c’est pour ça qu’il faut leur adresser ce message : si je ne me trompe pas alors c’est vous qui vous vous méprenez et donc ouvrez les yeux.
On va ajouter que la CFDT a gagné en influence au point d’être devenue le premier syndicat devant la CGT.
En réalité ce qui étonne c’est que la CGT ne se soit pas encore écroulée.
D’une part, à cause des innombrables politiques, journalistes, chroniqueurs, pseudo experts et même leader syndicalistes se répandant en propagande et CGT Bashing dénonçant unanimement l’immobilisme, l’archaïsme, le manque de propositions constructives de ce syndicat obtus et s’émerveillant à contrario de la modernité de la CFDT.
D’autre part, parce que rester syndiqué ou même sympathisant CGTiste n’est pas sans risque : monter parfois une nouvelle section syndicale CFDT, CFTC, UNSA, CGE et même FO est encore envisageable ; mais gare à celui qui aurait l’idée saugrenue de vouloir en implanter une CGT. Et c’est quelqu’un qui n’a jamais été syndiqué à la CGT qui vous le dit. (Ma dernière affiliation était UNSA, bon, par nécessité.)
Quelques étapes de l’action d’un syndicat « constructif » selon la CFDT :
– 1995, les dirigeants de la confédération, violemment contestés par leur base, sont prêt à accepter de signer une partie de la réforme des retraites et de la sécurité sociale portée par Juppé qui sera finalement abandonnée sous la pression des autres syndicats ;
– 15 mai 2003, la CFDT signe un compromis avec le gouvernement Raffarin sur la réforme des retraites des fonctionnaires entre autre ;
– 2013, accord sur la loi de modernisation du marché du travail, les lois Macron et El Khomri ;
– 2016, accord sur la loi travail, deuxième mouture, avec l’inversion de la hiérarchie des normes juridiques en matière de durée du travail, donnant la priorité aux accords d’entreprise sur la loi ou sur les accords de branche ;
– 4 octobre 2017, Le parisien : « Loi Travail : le patron de la CFDT ne descendra pas dans la rue » ;
Libération : « Si son leader s’est dit « déçu » par certains aspects de la nouvelle loi travail, la confédération réformiste ne manifestera pas ce mardi. Mais de nombreux militants ne comprennent pas l’attitude de leur syndicat, et ont décidé de descendre malgré tout dans la rue. »
» La base de la CFDT a du mal à suivre son Berger . » :
– 14 juin 2018, Le Parisien, Vincent Vérier : « Réforme de la SNCF : Depuis plusieurs jours, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, incite sa fédération cheminots à sortir du mouvement. » ;
– 29 avril 2018, Marianne : « On a un syndicat de pilotes qui prend en otage l’ensemble de la compagnie », a dénoncé Laurent Berger (…) Alors que les salariés sont invités par la direction à se prononcer cette semaine lors d’une consultation pour dire s’ils sont favorables ou non à l’accord salarial proposé le 16 avril 2018, Laurent Berger précise que la CFDT n’est « pas demandeur de ce type de consultation » mais « dans ce cas précis où il y a une impasse totale (…), nous disons aux salariés : il faut voter oui pour sortir de cette impasse » ;
6 Mai 2018 : 55,33 % des salariés ont rejeté les propositions de la direction et le PDG a donc donné sa démission. (Mais pas Laurent Berger !)
– 21 novembre 2018, Le Figaro : « La CFDT Route, premier syndicat du transport routier, a annoncé mercredi qu’elle n’appellerait plus ses adhérents à rejoindre le mouvement des gilets jaunes, contrairement à FO ».
La CFDT parangon du syndicat démocratique :
– 1988, la mise à l’écart des opposants de la région CFDT-PTT d’île de France, en lutte contre la séparation de France Télécom, conduit ceux-ci à fonder un nouveau syndicat : Solidaires, unitaires, démocratiques (SUD) (…)
– la confédération a été condamnée en 2016 pour « abus de pouvoir » sur plainte d’un de ses syndicats affiliés, celui de la Régie autonome des transports parisiens (RATP) (…)
– De même, en janvier, le Syndicat commerce indépendant et démocratique (SCID, ex-Syndicat du commerce Île-de-France), affilié jusqu’à l’an passé, a obtenu la condamnation de la Fédération des services CFDT, avec laquelle il était en conflit, pour violation (…) de la liberté syndicale et des règles statutaires. » (Le monde diplomatique, Jean-Michel Dumay, juin 2017.)
La CFDT solidaire :
« On a en face de nous, pour un certain nombre de gilets jaunes, des gens qui veulent renverser la démocratie, des gens d’extrême droite et peut-être d’extrême gauche », a dénoncé M. Berger, « scandalisé » par « l’intrusion dans un ministère et la violence extrêmement forte contre des policiers ». « Dès le début j’avais dit qu’il y avait une forme de totalitarisme dans l’exercice de ce mouvement, on y est ! », a déploré le responsable syndical qui a dénoncé un « déferlement de violence raciste, antisémite et antirépublicaine ». (Le point, 06/01/2019.)
C’est vrai qu’il les connaissait bien lui les gilets jaunes, de loin, grâce à la fameuse science infuse.
Attention pas de méprise, ce qui est dénoncé ici c’est le pilotage conduit par les directions successives et l’orientation qu’elles ont imposée et non pas son secrétaire général actuel qui ne fait que suivre le sillon creusé par ses prédécesseurs sans talent particulier d’ailleurs. Précisément, le non recours à la grève quasi systématique, la volonté de « négocier » à tout prix et de signer n’importe quoi pour convaincre les gouvernants de « leur volonté d’aboutir, de leur sens des responsabilités, des réalités, de la mesure ou de leur pragmatisme ».
Et ce n’est pas moi qui l’ai dit le premier.
Lors des manifestations du printemps 2016, bien avant cet article, d’autres ont écrit plus finement sur des banderoles à l’adresse de la CFDT, « CFDT – C’est Fini De Trahir ? » ou sur certains badges, « quand le PS rétablira l’esclavage, la CFDT négociera la longueur des chaînes ».
De l’idéal autogestionnaire au culte du compromis CFDT, un syndicalisme pour l’ère Macron.
(…)
Pressé de réécrire le code du travail, le nouveau président français, M. Emmanuel Macron, espère s’appuyer sur les syndicats dits « réformistes », et en premier lieu la Confédération française démocratique du travail (CFDT). (…) Alors qu’elle incarna un profond renouvellement de l’action collective dans les années 1960 et 1970, celle-ci accompagne depuis trente ans le détricotage du droit social, tout en jurant rester fidèle à ses valeurs. » (Le monde diplomatique, Jean-Michel Dumay, juin 2017.)
Et aujourd’hui un palier est franchi ! La CFDT soutient, revendique pourrait-on presque dire, la mise en œuvre du système de retraite par points !
Dans le système actuel :
Quand les gouvernants exigent des aménagements pour « sauver les retraites », promis ce sera la dernière fois, après qu’ont été rejetées toutes les propositions alternatives émanant de syndicats ou de partis politiques de l’opposition, il reste aux partenaires sociaux comme on les nomme au moins 6 paramètres à négocier pour éviter le pire : l’âge légal de départ à la retraite ; le nombre d’annuités nécessaires ; le montant des cotisations ; le nombre d’années sur lequel calculer le salaire de référence ; le mode de calcul de la pension ; le montant des pensions.
Dans le régime par points :
Pas besoin d’âge légal, pas besoin de nombre d’annuités nécessaires, pas besoin de nombre d’années sur lequel calculer le salaire de référence, une seule formule de calcul, multiplication du nombre de points acquis par la valeur du point : tant qu’on n’aura pas acquis assez de points pour obtenir une pension suffisante on restera en activité autant qu’on pourra. La valeur du point étant périodiquement révisée le montant des pensions automatiquement aussi. Donc pourrait être négocié le coût d’acquisition des points.
Sachant que le seul objectif recherché et atteignable dans la mise en place d’un tel système est l’équilibre budgétaire entre actifs et passifs, pendant les mauvaises périodes les pensions baisseront obligatoirement, comme en Suède où » les retraités (de ce régime à points) ont vu baisser leur retraite par trois fois en 2010, 2011 et 2014. » (Retraites : doit-on suivre le modèle scandinave ? – 25/10/2019, France Culture.)
Qui pourrait croire que la mise en place d’un tel système est un progrès ? Certainement pas un syndicaliste expert !
Alors pourquoi la CFDT le propose ? Sincèrement, je l’avoue, c’est un mystère pour moi.
Parce qu’elle croit à la cogestion comme en Allemagne et Suède ?
Mais dans ces pays les syndicats ont des élus dans les lieux de décision des entreprises et pourraient même y être majoritaires en cas d’acquisitions individuelles d’action en nombre suffisant. Aussi le patronat et les actionnaires ont renoncé à imposer leur seule volonté.
Mais en France, aucun progrès n’a été obtenu sans lutte.
Le mardi 5 novembre 2019, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT était l’invité de l’émission le Grand Entretien à 8 heures 20 sur France Inter. Écoutons-le ou plutôt ici relisons le verbatim d’une partie de l’entretien.
Lorsqu’est abordée la question des retraites, Laurent Berger signale « il y a deux choses aujourd’hui, un, il est miné par les inégalités (…) », deux ? On ne saura pas.
Ensuite il développe : « Le système actuel il est à l’équilibre, s’il est à l’équilibre c’est parce qu’on a fait des efforts notamment la CFDT. »
Recul de l’âge légal de départ à la retraite, augmentation du nombre de trimestres nécessaires, décote et par voie de conséquence souvent, baisse des pensions.
Parlant de la future réforme des retraites, Léa Salamé lui demande :
- « Vous avez peur qu’il la décale aux calendes grecques, si on vous écoute, c’est ça ? »
- Laurent Berger, « Bah, vous savez, la justice c’est toujours pour plus tard et les économies c’est pour aujourd’hui ».
Un auditeur demande pourquoi la CFDT ne participe pas à la manifestation unitaire du 5 décembre.
Laurent Berger : « La CFDT on est dans une phase de discussion, de concertation pour élaborer cette réforme, j’ai parlé de pénibilité, de la situation des personnes précaires, des basses pensions, pour nous on a revendiqué pour aller à 100% du SMIC minimum en terme de retraite, c’est loin d’être le cas aujourd’hui et bien on veut continuer de discuter et lorsque cette réforme sortira en début d’année, je ne sais pas trop quand, on verra si on est d’accord ou pas d’accord et à ce moment-là on verra s’il sera temps de se mobiliser. » (…) Il ajoute « Le syndicalisme ça se résume pas à dire je ne suis pas content, c’est aussi la capacité à porter des propositions ».
Donc les deux ans de « négociations » avec « monsieur retraite », Jean-Paul Delevoye, n’ont servi à rien et il veut continuer !!! Et quand la réforme sera sortie il verra s’il faut se mobiliser !!! Quand ce sera fini et qu’il n’y aura plus rien à faire !!! On peut se demander s’il ne sait pas déjà qu’il approuvera la réforme à la fin, pourvu que les apparences puissent être sauvées ?
On donne la parole à un auditeur, Josse je crois, mais je n’ai pas bien compris son prénom.
C’est un syndicaliste dit-il : « De quels moyens dispose-t-on aujourd’hui en tant que syndicaliste pour faire plier les gouvernements ».
Laurent Berger : « La question qui est posée c’est quelles nouvelles formes de mobilisation parce qu’on sait bien que les formes classiques elles ont parfois pas de résultat (…) La mobilisation c’est pas simplement la manifestation de rue, c’est aussi la qualité des propositions qu’on porte, de l’analyse qu’on porte sur la situation et de la capacité de porter des propositions (…) »
Léa Salamé, dans un moment de lucidité : « oui d’accord mais vous n’êtes pas écouté ».
Laurent Berger : « ça dépend sur quel sujet ». Je rapporte approximativement la suite : « sur le rapport Pénicaud sur le grand âge, il n’aurait pas été écrit sans la poussée de la CFDT ».
Est-ce que ce verbiage appelle un commentaire : l’action syndicale c’est d’apporter des propositions qui ne sont pas écoutées comme même Léa Salamé l’a remarqué, c’est pour vous dire l’évidence.
Depuis que la direction de la CFDT a abandonné l’action collective elle ne sait plus que faire, elle n’a plus de moyens d’action. Pour cacher son inefficacité, elle réclame des négociations où elle signe n’importe quoi pour faire croire qu’elle a une influence. C’est pour cela que son secrétaire général aujourd’hui mendie auprès du président une grande conférence et que celui-ci veuille bien renouer le dialogue avec les corps intermédiaires c’est-à-dire principalement la CFDT. Il le dit lui-même, il n’a qu’un seul moyen d’action : faire des propositions ! Donc quand elles sont ignorées, il n’a plus rien !
Monsieur Demorand, lit une question d’un auditeur, Michel : « Ma retraite devait être calculée sur les 10 meilleures années, une réforme et hop ce sont les 25 meilleures années qui seront prises en compte ; où était Laurent Berger à ce moment-là ? ».
Laurent Berger : « D’abord je ne sais de quel régime il était pour que ce soit sur les dix dernières années (! !!) Et dans la réforme en question ce sera même pas forcément mais un système par points c’est même pas 25 années, c’est ce que je reçois en fonction de ce que j’ai cotisé ». (Tel quel.)
Monsieur Demorand : « Vous lui dites que ce sera … »
Laurent Berger : « Mais non, ça c’est une vision pessimiste pour le coup parce que ça dépend combien ça coûte le point et comment on le revalorise et qui décide… »
Le secrétaire général de la CFDT ne sait pas qu’avant que son syndicat approuve ces réformes, le calcul du salaire de référence se faisait sur les 10 meilleures années !!!
C’est la seule fois où il a parlé de système par points. Craindrait-il que l‘expression système par points soit un refouloir pour les français qui ne seraient pas dupes ?
Il ne répond pas à la question. Il cache la vérité : le montant de la retraite sera calculé sur tous les salaires de toute la carrière même les moins élevés du début et souvent aussi de la fin.
Il parle du « coût » du point. Payer une retraite pour lui c’est un « coût » !
Voici la phrase de conclusion de Laurent Berger :
« Depuis 2003, 2003 on en a pris dans la figure. Depuis 2003 un million de travailleurs sont partis avant l’âge légal pour carrière longue défendu et obtenu par François Chérèque à l’époque. Je vous le dis beaucoup ont critiqué mais ces travailleurs de l’agriculture, de la transformation agricole, de l’industrie, des PME, on ne les entend pas beaucoup mais ils ont gagné. Ça c’est un progrès social et on continue de se battre ».
Hallucinant ! Avant 2003 tous les travailleurs pouvaient partir à 60 ans et les longues carrières plus tôt puisqu’ils avaient plus que le nombre de trimestres nécessaires. Le secrétaire général de la CFDT se vante d’avoir obtenu un recul général de l’âge de départ à la retraite avec des conditions moins pires pour les carrières longues. Il appelle ça un progrès social. Et il annonce qu’il va continuer à se battre pour ce genre de progrès social !!!
Ça fait peur.
Personne ne voit à la CFDT : la fin de carrière plus incertaine, le recul de l’âge effectif du départ à la retraite, la baisse des pensions, la détérioration continue du mode de vie des salariés, la fragilisation de leur statut même le CDI et dans le public, la précarité, l’insécurité sociale, la pénibilité ignorée, les maladies professionnelles, les suicides, etc., à cause de toutes ces réformes acceptées par les directions de leur confédération et parfois sans l’approbation nette de la base et dans l’opposition aux autres travailleurs ?
En renonçant à l’action collective, la CFDT s’est désarmée et il ne lui reste plus à faire valoir que « sa volonté d’aboutir, son sens des responsabilités, des réalités, de la mesure et de son pragmatisme ». Aussi elle ne peut dissimuler son impuissance qu’en prétendant privilégier la voie de la négociation en abdiquant toute grande revendication.
Et, malheureusement, c’est tout le monde du travail qui en pâtit.
Avec la force de la CFDT originelle, solidaire des autres syndicats combatifs, combien de victoires auraient été possibles ou, au moins, de défaites empêchées.
La force et la légitimité d’un syndicat ce n’est pas la « popularité médiatique » de son secrétaire général chouchouté par les médias et monopolisant la parole au nom de la confédération toute entière, impliquant de fait aussi l’organisation dans son ensemble, quand il insulte les gilets jaunes.
La force et la légitimité d’un syndicat se mesure en particulier par l’implication de ses adhérents dans la définition des orientations que le syndicat mettra en œuvre.
Aux militants CFDTistes, « ben, justement, c’est pour ça qu’il faut leur adresser ce message : si je ne me trompe pas alors c’est vous qui vous vous méprenez et donc ouvrez les yeux. »
ça ne vous plairait pas d’abandonner ce statut de syndicat « finalement, où voulez-vous que je signe »?
Vous n’en avez pas assez d’être le syndicat qui collabore. »
par
jeudi 28 novembre 2019