Une publicité d’@AXA qui dit ce que le gouvernement ne veut pas dire : La reforme des retraites va entraîner la baisse de votre retraite !
Dans une publicité pour son plan d’épargne retraite mis en ligne du juillet 2019 au janvier 2020, AXA avait déjà annoncé « la baisse programmée des futures pensions », pour vendre ses produits d’épargne retraite, ce que dénonce l’association ATTAC, reporté par FranceTVInfo. Les assureurs, depuis fort longtemps, veulent privatiser la sécurité sociale et les retraites, qui seront données à des fonds de pensions dont on connait les faillites aux USA. Axa tout comme d’autres sociétés d’assurances avait déjà commencé à négocier la retraite par capitalisation avec le gouvernement Fillon sous la présidence de Nicolas Sarkozy, et ont participé à la rédaction du projet d’Emmanuel Macron, en même temps que Blackrock et d’autres intéressés. C’est largement connu et logique car dans l’intérêt évident des banques, assureurs et gestionnaires de fonds. Ce qui est dénoncé aujourd’hui par ATTAC, et relayé par FranceTVInfo, c’est l’instrumentalisation de la reforme des retraites par Axa afin de créer un climat anxiogène pour pousser les salariés à acheter ses produits de retraite par capitalisation, ainsi que la contradiction de sa publicité par rapport à celle du gouvernement qui continue à maintenir que ses réformes « ne devront entraîner ni baisse des pensions, pour préserver le pouvoir d’achat des retraités, ni hausse du coût du travail, pour garantir la compétitivité de notre économie ».
Réforme des retraites : l’assureur AXA a-t-il fait la publicité d’un produit d’épargne en annonçant une baisse des pensions ?
L’assureur a mis en ligne une publicité pour son plan d’épargne retraite, avant de la dépublier. AXA y annonçait « la baisse programmée des futures pensions ». La compagnie assure que la publication est « ancienne et pas mise à jour ».
Après l’annonce de la fausse disparition de l' »âge pivot« , la mobilisation continue contre la réforme des retraites, jeudi 16 janvier. Deux projets de loi doivent être présentés le 24 janvier en Conseil des ministres. C’est dans ce contexte que le porte-parole de l’association Attac France Raphael Pradeau a partagé une publication de l’assureur Axa, qui, selon lui, « dit ce que le gouvernement ne veut pas dire ».
Dans une infographie, la société d’assurance explique que le nombre de cotisants par retraité est « en chute libre », tandis que la retraite est « de plus en plus tardive ». De quoi remettre en cause « l’équilibre financier du système de retraite actuel ». AXA annonce enfin de façon très claire une « baisse programmée des futures pensions ».
Une publicité d’@AXA qui dit ce que le gouvernement ne veut pas dire :
– la #reformedesretraites va entraîner la baisse des pensions
– les français sont inquiets pour leurs pensions de retraite
– Axa a la solution : prenez un plan d’épargne retraite pour compléter votre pension !
De son côté, le gouvernement ne cesse de répéter que le niveau des pensions ne diminuera pas : les mesures pour maintenir le système à l’équilibre « ne devront entraîner ni baisse des pensions, pour préserver le pouvoir d’achat des retraités, ni hausse du coût du travail, pour garantir la compétitivité de notre économie », a encore affirmé le Premier ministre Edouard Philippe, dimanche 12 janvier.
L’infographie d’AXA pointe également la crainte des Français vis-à-vis du système de retraite actuel, qui ne leur fournirait pas « un niveau de pension correct ». En contrepartie, l’assureur mentionne l’attractivité plus grande de l’épargne retraite et notamment du plan d’épargne retraite (PER) permis par la loi Pacte. Une manière, selon le tweet de Raphael Pradeau, de profiter de la réforme des retraites pour attirer de nouveaux clients vers ses produits d’épargne.
Une page supprimée, ou presque
Après le tweet de Raphael Pradeau, AXA a supprimé la page web sur laquelle cette infographie était visible, sur le site axalive.fr (qui affiche à présent un message d’erreur). A franceinfo, la compagnie d’assurance explique qu’il s’agissait d’une « publication ancienne, qui n’était pas ancrée dans l’actualité et on n’a pas pensé à la mettre à jour. » « Nous avons fait le choix de la dépublier hier, car l’ensemble des propos a été mal interprété, la rédaction était malheureuse », poursuit l’assureur. « Dans le contexte actuel, tous les propos tenus sur les retraites prennent une autre teinte. Mais ce sont des informations factuelles : l’ensemble des acteurs tiennent ce discours-là. »
La publication datait précisément du 2 juillet 2019 : avant le début de la mobilisation contre la réforme des retraites et même avant la présentation du rapport de Jean-Paul Delevoye, le 18 juillet. Cette date du 2 juillet apparaît d’ailleurs sur le site principal d’Axa, où l’infographie est toujours visible.
La réforme des retraites, une aubaine pour les assureurs
S’agissait-il de profiter de l’actualité politique pour faire la publicité de son plan épargne retraite ? AXA dément avoir davantage mis en avant son PER que d’autres produits. Pourtant, la page aujourd’hui supprimée, mais toujours listée par le moteur de recherche Google, précisait bien que son plan épargne retraite serait un « événement majeur cette année sur le marché de la retraite », qui s’inscrivait « dans le contexte de la loi Pacte ».
Pour Raphael Pradeau d’Attac France, le problème ne vient pas de l’assureur. « AXA dit juste ce que le gouvernement ne veut pas dire », assure-t-il à franceinfo. Evidemment, le but de la réforme est de baisser les pensions. Le gouvernement nous dit que ce n’est pas vrai mais AXA, qui n’est pas franchement un opposant au gouvernement, le dit très clairement dans sa publicité. Tous les assureurs et toutes les banques ont bien compris que cette réforme des retraites leur ouvre un boulevard. Du coup, ils font de la publicité en disant ‘venez chez nous si vous voulez avoir une retraite.' » Attac France affirme d’ailleurs, dans une note du 16 janvier, qu’Axa fait partie des « grands gagnants » du développement de la retraite par capitalisation comme les autres assureurs, les banquiers ou les gestionnaires d’actifs.