Lors du CSE du 25 mars 2021, la Direction d’Axa IM a présenté le résultat du calcul légalement obligatoire de l’index pour mesurer l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes au sein de l’entreprise : la valeur de cet index a baissé pour la troisième année consécutive. L’explication offerte pour justifier cette baisse est pour le moins étrange …
Echec des négociations sur l’égalité hommes-femmes: plan d’action unilatéral de la Direction d’Axa IM
A la suite de l’échec des dernières négociations sur l’égalité des rémunérations entre les hommes et les femmes, la Direction a notifié, le 28 septembre 2020, son engagement unilatéral à ce sujet :
« Dans le cadre du plan d’action annuel, l’objectif fixé est à minima de maintenir voire d’améliorer le score de 33 points sur le premier critère de l’index relatif aux écarts de rémunérations entre les femmes et les hommes. »
Six mois plus tard, c’est déjà raté.
Les écarts de rémunérations entre les hommes et les femmes au sein d’Axa IM augmentent pour la troisième année consécutive
Rappelons que l’écart de la rémunération moyenne entre les femmes et les hommes au sein d’Axa IM, à classe et à tranche d’âge comparables, était de 4,2% en 2018 et de 6,9% en 2019, en faveur des hommes. En termes de « score », l’index de l’égalité professionnelle hommes-femmes sur cette dimension était ainsi de 35 points en 2018 et seulement de 33 points en 2019.
En 2020, l’écart de rémunération est passé à 7,7% ! L’indice a donc baissé pour atteindre la valeur de 31 points seulement, soit 2 points en dessous de l’objectif fixé unilatéralement par la Direction d’Axa IM.
En séance, la Direction s’est néanmoins félicitée du fait que « l’augmentation de l’écart [était] plus lente entre 2019 et 2020 qu’entre 2018 et 2019″. La Direction se satisfait vraiment de peu …
Quelle fut l’explication donnée par la Direction pour expliquer que les salariées étaient de plus en plus sous-payées par rapport à leurs collègues masculins à classe et à tranche d’âge comparables ? La voilà:
« L’écart du premier indicateur s’explique par la sous-représentation des femmes chez AXA IM en France, et plus globalement dans l’industrie de la gestion des actifs : il y a moins de femmes dans les rôles pour lesquels la rémunération est la plus haute ie. les rôles d’expertise et les postes de la Direction. »
L’Ugict Axa IM n’est pas convaincue : nous estimons que l’explication avancée est un argument fallacieux. En effet, l’analyse de l’index de l’égalité professionnelle se fait par rapport à la moyenne des rémunérations au sein de chaque classe et ce, à tranche d’âge comparable. Peu importe le nombre d’hommes et de femmes dans les classes. Dans l’exemple théorique suivant, le fait que les femmes soient en moyenne sous-payées de 7,7% par rapport aux hommes n’a rien à voir avec le fait qu’elle soient moitié moins nombreuses :
Hommes | € | Femmes | € | |
Homme 1 | 57 500 | Femme 1 | 55 000 | |
Homme 2 | 60 000 | Femme 2 | 57 500 | |
Homme 3 | 61 000 | Femme 3 | 60 000 | |
Homme 4 | 62 500 | Femme 4 | 62 500 | |
Homme 5 | 62 500 | Femme 5 | 65 000 | |
Homme 6 | 65 000 | |||
Homme 7 | 67 500 | |||
Homme 8 | 69 000 | |||
Homme 9 | 70 000 | |||
Homme10 | 75 000 | |||
Moyenne | 65 000 | Moyenne | 60 000 | |
Différence : | -5 000 | -7,7% |
Il est malheureusement impossible de vérifier le calcul de la Direction, celle-ci refusant de nous présenter les vrais chiffres derrière son calcul.