S’est tenue le 10 mai 2021 la dernière réunion de négociation sur le nouvel accord sur le travail exceptionnel au sein d’AXA IM …
Les négociations sur un nouvel accord sur les astreintes au sein d’Axa IM se sont terminées en échec !
Lors de cette réunion, la Direction a présenté sa dernière proposition de texte, et a donné aux organisations syndicales représentatives la possibilité de se positionner sur une signature ou non de cet accord, jusqu’au vendredi 14 mai 2021.
La CFDT a annoncé en séance qu’elle était d’ores et déjà signataire de cet accord. La CFE-CGC a dit qu’il y réfléchirait.
Sans aucune information depuis cette date, le Syndicat Ugict Axa IM constate l’échec des négociations.
L’objectif du projet d’accord de la Direction est d’inciter les salariés à travailler le week-end, les jours de pont et les jours fériés
D’une part, la Direction ose proposer une revalorisation nulle pour les interventions de nuit dans le cadre d’une astreinte (160€, ce qui est inchangé par rapport au montant depuis 2010), ainsi qu’une dévalorisation de 22% de l’astreinte sans intervention le soir en semaine (35€ par jour par rapport à 45€ depuis 2010).
D’autre part, la Direction propose des revalorisations plus conséquentes de l’astreinte le samedi, le dimanche, les jours de pont et les jours fériés (80€ par rapport à 45€ depuis 2010), ainsi que des interventions en astreinte le samedi et les jours de pont (200€ par rapport à 160€ depuis 2010) et le dimanche et les jours fériés (250€ par rapport à 160€ depuis 2010).
Pourquoi ? Parce que la Direction a déjà engagé depuis plusieurs années la restructuration ou l’externalisation des astreintes, surtout en informatique, ce qui a pour effet la réduction, voire la suppression, des primes d’astreintes chez les salariés. Cette réduction ou suppression des astreintes peut être la conséquence d’une décision unilatérale de l’employeur (par exemple: restructuration « follow the sun » à New York ou à Hong Kong, ou bien externalisation à Axa Business Services en Inde) ou bien d’une évolution de carrière, contrainte ou pas (mobilité).
A l’exception des cas où l’astreinte au sein d’Axa IM en France sera supprimée complètement, ceci posera problème pour la Direction d’Axa IM: la plupart des astreintes restructurées ou externalisées ont lieu en semaine. Les salariés aux Etats-Unis, à Hong Kong, en Europe de l’Est ou même en Inde n’assurent pas toujours les astreintes le week-end ou les jours fériés, ce qui créera une discontinuité dans l’activité de l’astreinte. Ainsi, la Direction a besoin d’inciter les salariés d’Axa IM en France à continuer d’assurer les astreintes bouche-trous des weekends, quand elles ne sont pas assurées ailleurs.
Ceci augmentera la charge de travail des salariés concernés: en effet, les équipes à l’étranger ou dans les centres de services ne sont pas aussi expérimentées que les équipes d’Axa IM, et il y aura inévitablement des problèmes à résoudre quand les salariés récupèreront le travail mal fait des astreintes assurées ailleurs.
La situation va aussi dégrader la conciliation entre la vie professionnelle et la vie privée des salariés, dans la mesure où le week-end et les jours fériés sont les jours ou les salariés souhaitent passer du temps avec leurs familles.
Quelle est la position du Syndicat Ugict Axa IM ?
L’Ugict Axa IM note que les revalorisations (quand elles existent) des primes d’astreinte proposées dans le nouvel accord sont dans tous les cas inférieures à l’inflation sur les 11 années écoulées depuis la mise en place du précédent accord (dont notre Syndicat était signataire).
Notre Syndicat regrette l’absence totale de mesures compensant la réduction ou la suppression des astreintes, soit à la suite d’une mobilité des salariés, soit à cause d’une externalisation ou d’une restructuration d’activité.
Pour nous, l’astreinte exercée de manière régulière fait partie inhérente des fonctions des salariés concernés, et son retrait, partiel ou total, constitue une modification effective du contrat de travail devant donner droit à une contrepartie financière pour les personnes concernées.
Estimant que la question du volume des astreintes ne peut être dissociée de son mode de compensation, notre Syndicat dénonce également le refus de la Direction de préciser la réduction des astreintes, déjà constatées et à venir, par unité de travail concernée.
Nous regrettons par ailleurs que notre demande de rendre le dispositif entièrement volontaire n’ait été que partiellement entendue par la Direction, l’accord prévoyant toujours qu’un salarié pourra être contraint d’effectuer une intervention planifiée en cas d’absence de volontaires.