La Direction vient d’ouvrir les négociations annuelles obligatoires sur l’égalité professionnelle au sein d’Axa IM. L’objectif est de supprimer voire de réduire l’écart moyen des rémunérations de 8%, soit un mois de salaire, en défaveur des femmes. Il y a de moins en moins de femmes dans les effectifs, et surtout aux postes à haute responsabilité …
Egalité professionnelle : des négociations en échec constant au sein de l’entreprise
Le dernier accord collectif sur l’égalité professionnelle au sein d’Axa IM date du 6 juillet 2016. L’accord a expiré trois ans plus tard. A partir de 2019, la Direction a engagé avec les syndicats représentatifs des négociations à ce sujet tous les ans, comme exigé par la loi, sans parvenir à un plan d’action consensuel.
Entre temps, les initiatives « unilatérales » de la Direction pour promouvoir l’égalité professionnelle n’ont fait que creuser les écarts constatés par le calcul légal de l’indice égalité femmes-hommes: de 4,2% en 2018, l’écart est passé à 6,9% en 2019, à 7,7% en 2020 et à 7,8% en 2021.
Cet écart représente désormais un mois de salaire en moyenne.
La proportion des femmes dans les effectifs d’Axa IM est en déclin constant.
En 2019, les femmes représentaient 43,9% des effectifs totaux. Ce chiffre est descendu à 43% en 2020 et à 41,8% en 2021.
Au sein de la Classe 5 (cadres), les femmes sont passées de 48,4% en 2019 à 45% en 2021.
Au sein de la Classe 6, elles sont passées de 39% en 2019 à 40,6% en 2021, la seule classe où l’on constate une légère progression.
Au sein de la Classe 7, elles sont passées de 38,8% en 2019 à 37,5% en 2021.
Parmi les attachés de direction, elles sont tombées à 22,5% de la catégorie en 2021, contre 24,8% en 2019. C’est de loin la catégorie au sein de laquelle les femmes sont le plus sous-représentées.
Et si les femmes représentaient 39,6% des directeurs en 2019, cette proportion est tombée à 34,5% en 2021.
Qu’est-ce qui explique ces tendances vers une inégalité professionnelle croissante au sein d’Axa IM ?
Les femmes cadres: des exceptions qui confirment la règle !
L’«égalité» entre les hommes et les femmes chez Axa IM n’est réelle qu’au niveau du comité exécutif, et ce, pour répondre aux besoins d’affichage à la suite de la révélation embarrassante, il y a trois ans, qu’il n’y avait aucune femme au conseil d’administration de l’entreprise (voir notre tract).
Les niveaux hiérarchiques inférieurs sont presque exclusivement masculins, à de rares exceptions près. La promotion des femmes au grade d’attaché de direction est, de facto, quasiment bloquée.
Par exemple, on donne des tâches de classe 7 à des salariées tout en les laissant en classe 6, sous prétexte qu’elles doivent faire leurs preuves en tant que prétendantes à la classe 7.
Le blocage est encore plus flagrant entre la classe 7 et le grade d’attachée de direction. Dans le calcul de l’indice de l’égalité professionnelle d’Axa IM, les AD sont regroupés avec les classes 7. Cette aberration totalement injustifiée permet de fausser les statistiques et cache d’importantes inégalités de rémunérations (voir notre tract).
Pour les femmes attachant de l’importance à leurs perspectives de carrière, et qui travaillent de longues heures en faisant des sacrifices dans leur vie familiale, la déception face à la réalité peut être difficile et très démotivante.
D’une manière générale, les femmes cadres récupèrent parfois les tâches que les hommes ne veulent pas faire et, dans certains cas, elles bénéficient d’un soutien plus faible de la part de leur hiérarchie …
Les femmes non-cadres: Quelle gestion de carrière ?
La situation des femmes non-cadres d’Axa IM est différente, mais confirme les aspects d’un environnement de travail peu propice à l’égalité professionnelle.
Il existe trois classes d’assistantes prévues par la convention collective :
- Les « secrétaires assistantes », non-cadres classe 3 : « Assistantes d’équipe »
- Les « assistantes de direction », non-cadres classe 4 : « Personal assistants »
- Les « chargées d’assistanat de direction », cadres de classe 5 : « Personal assistant managers »
Ces trois classes d’assistantes sont définies en fonction d’une technicité, d’une expérience, d’une autonomie et de responsabilités croissantes, pour permettre une évolution de carrière des salariées concernées en termes tant de compétences que de rémunérations.
La quasi-totalité des assistantes chez Axa IM sont de classe 4. Il n’y a plus de secrétaires assistantes de classe 3, la Direction ayant décidé de ne plus embaucher de jeunes dans ce métier.
En octobre 2018, la suppression “volontaire” de 22 postes d’assistantes sur 65 (un tiers des effectifs, toutes des femmes) a effectivement déclassé celles qui restaient, les reléguant dans des « Pools » avec des tâches d’assistantes d’équipe de classe 3.
De facto, elles ne sont plus des « personal assistants », rattachées à un ou deux responsables, mais doivent assurer toutes les tâches d’un grand nombre de « clients » dans les équipes (voir notre tract).
Les Assistantes de classe 4 exécutent des tâches complexes, manipulent des logiciels nécessitant une technicité approfondie, bénéficient d’une grande autonomie, et font preuve d’une grande flexibilité … Des caractéristiques de cadres…
Mais à des rares exceptions près, les assistantes de classe 4 ne peuvent plus évoluer vers la classe 5, et restent bloquées toute leur carrière en tant que non-cadres.
Le Syndicat Ugict Axa IM œuvre pour le développement d’une politique réelle en matière d’égalité professionnelle.
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