L’affaire remonte à novembre 2015. La Direction de Direct Assurance, filiale à 100% du Groupe AXA, a informé les salariés via une « note » qu’il était désormais interdit aux salariés à temps partiels de poser des JRTT la veille d’un jour chômé. La CGT a été le seul syndicat à contester cette décision qui ne respecte pas l’accord sur l’organisation et réduction du temps de travail du Groupe AXA. La Direction s’est obstinée et a refusé toute dialogue sociale. Le Tribunal d’Instance qui a été saisi de l’affaire a donné raison à la CGT en avril 2017. Axa a fait appel, et la Cour d’appel vient de confirmer le jugement pour la position défendue par la CGT et contre celle d’AXA.
Après plusieurs départs (volontaires ou non) de l’équipe Framlington, la Direction a pris la décision de mettre en place une nouvelle organisation pour l’équipe Axa IM Framlington « Real Estate Investment Trusts », ou « Reits » (prononcé comme « frites ») et l’intégration des salariés au sein d’AXA REIM SGP a été validée par le Comité d’Entreprise du 29 mars dernier. L’Ugict-AIM était seule à rendre un avis DÉFAVORABLE. La Direction avait annoncé son « projet de nouvelle organisation de l’équipe REITS et l’intégration des collaborateurs au sein d’AXA REIM SGP » au CE du 22 mars. L’Ugict-AIM s’interroge sur le fort risque business qui n’a pas été pris en compte, et demande l’impact sur la rémunération des salariés transférés (structure du bonus pool). Il y a lieu de rappeler que cette « équipe aussi chevronnée que compétente » qui gère AXA Aedificandi et AXA WF Framlington a montrée son savoir faire depuis 10 ans. Cette équipe n’a pas été consultée en amont et il est à craindre que ce transfert ne masque autre chose. L’Ugict-AIM a été la seule à se soucier de la modification des contrats et conditions de travail des salariés en demandant le recueil d’avis du CHSCT, que la Direction et les autres élus ont refusé.
Ces grands projets IT, stratégiques pour la modernisation d’AXA IM sont rattrapés par tous les maux possibles : over-budget comme tous les grands projets, en retard comme tous les grands projets, et sur lesquels des dizaines de salariés permanents et de prestataires travaillent très dur depuis bientôt 3 ans. Dans ce contexte, c’était une idée louable (si elle avait été appliquée de façon équitable) d’accorder une « prime d’équipe » (bonus supplémentaire) à ceux qui travaillent sur le programme, pour récompenser les efforts fournis. Cette prime d’équipe vient en PLUS du bonus annuel de performance. Si le principe est bon, il y a un problème dans la répartition de la prime d’équipe : seulement un petit nombre de salariés permanents a reçu cette gratification exceptionnelle. Pour les autres, rien de plus que d’habitude, alors qu’ils ont tous autant trimé sur ce programme que les heureux lauréats du bonus d’équipe supplémentaire. Suivant quels critères cette prime d’équipe a-t-elle été répartie ? Les salariés n’ayant rien reçu de la prime d’équipe sont très déçus parce qu’ils ont beaucoup donné en 2017 pour rattraper les retards et tenir les délais qui se sont révélés beaucoup trop ambitieux.
L’UGICT – CGT n’avait pas signé l’accord à durée indéterminée du 1ere juillet 2011 sur la prévention du stress au travail au sein de l’UES AXA IM parce que les signataires avaient complètement ignoré la prévention du harcèlement moral. Depuis lors, plusieurs cas de harcèlement moral, de violences au travail, et une tentative de suicide au sein des locaux d’AXA IM ont poussé la Direction à modifier son règlement intérieur en 2017 pour introduire des règles applicables en cas de plaintes pour harcelement moral, mettant fin à la politique de l’autruche depuis 2011. Aujourd’hui, concomitamment à sa signature de l’accord sur la qualité de vie au travail, UGICT-CGT adhère à l’accord à durée indéterminée sur la prévention du stress au travail pour lui donner une nouvelle vie par notre diligence et notre ténacité de promouvoir une meilleure Qualité de Vie au Travail chez AXA IM.
Encore de l’unité syndicale chez AXA IM ! L’ensemble des syndicats ont signé l’accord sur la promotion de la Qualité de Vie au Travail (« QVT ») au sein d’AXA IM. Soucieuse des conséquences des risques psychosociaux comme le mal-être et la souffrance au travail, les tensions psychiques, le surmenage et l’épuisement professionnel, l’anxiété et la dépression, les addictions ou les troubles cardiovasculaires (….), la Direction s’est engagée à travailler avec les syndicats signataires pour prévenir et accompagner les risques psychosociaux qu’engendrent ses projets de « transformation » à venir. A notre réunion syndicale du jeudi 1er février 2018, les adhérents du Syndicat Ugict-AIM ont unanimement décidé de participer au dispositif, et notre Syndicat a été le premier à signer le texte qui a recueilli l’approbation de tous les syndicats catégoriel et intercatégoriels au sein de l’UES AXA IM.
L’expert Technologia, mandaté par le CHSCT AXA IM pour évaluer l’intégration des critères comportementaux du « AXA Leadership Framework » dans le dispositif d’évaluation professionnelle des salariés au sein d’AXA IM, a rendu son rapport au CHSCT du 6 novembre 2017. L’expert a choisi une approche pro-patronale, et donne une analyse conciliante sur la volonté de la Direction d’AXA IM d’appliquer les critères comportementaux contenus dans le « AXA Leadership Framework » à TOUS les salariés d’AXA IM, et non plus aux seuls cadres dirigeants comme ça été le cas depuis 2012 jusqu’à maintenant. L’objectif du rapport est de donner des propositions permettant de réduire les effets négatifs du projet sur les conditions de travail. Tout en prenant acte du caractère purement subjectif des critères comportementaux, le rapport cite les effets néfastes de telles critères comme de simples « craintes » que peuvent avoir les salariés et les représentants du personnel.
Depuis le premier article de Bloomberg relatif aux réflexions stratégiques du Groupe AXA sur le futur d’AXA IM, le 14 septembre dernier, tout le monde en parle. Une semaine plus tard, au CE du 21 septembre 2017, le Directeur Général s’est rendu au Comité d’entreprise en dehors de tout point prévu à l’ordre du jour. Après un échange houleux avec le Secrétaire du CE, qui cumule son mandat avec celui du délégué syndical CFDT, ce dernier a menacé de contacter l’Agefi, le quotidien économique, s’il ne recevait pas sur le champ une réponse à sa question, « oui ou non, AXA IM est-il en vente ? » Le DG a réitéré que, par principe, nous avons pour politique de ne pas commenter les rumeurs de marché, et a proposé de ne pas nous laisser distraire par ces rumeurs mais continuer à nous concentrer sur les sujets importants. Chose promise, chose faite, un article est apparu le lendemain dans Agefi, intitulé « La CFDT redoute une restructuration chez AXA IM ». Et voilà que tombe de plein fouet le masque d’hypocrisie : Le syndicat qui prône le « réformisme » (sur la première page de sa dernière profession de foi) –, qui depuis des années se prononce « favorable » à toute réorganisation présentée aux CE et CHSCT, qui a validé sans réserve l’externalisation du back-office ainsi que la cession d’AXA Private Equity –, a maintenant peur de la « transformation » d’AXA IM. Ugict-CGT ne partage ni la confiance aveugle que cette organisation syndicale a donné à la Direction depuis des années, ni la peur qu’elle affiche et tente de susciter parmi les salariés aujourd’hui.