Dans le plus grand secret de la Direction, par un article qui vient de paraître dans Les Echos, nous apprenons qu’Axa IM souhaite ouvrir sa table de négociation de titres à la clientèle de sociétés de gestion externes. L’objectif visé est de « rentabiliser des infrastructures coûteuses » …
Ouvrir les fonctions support aux clients externes pour mieux les rentabiliser
Après le transfert de son middle-office chez State Street dans les années 2000, l’externalisation des astreintes en Inde, en Asie ou bien aux Etats-Unis et l’obsession constante avec le « Cost-Income-Ratio », la Direction d’Axa IM vient de signaler un changement de cap : Dans un article qui vient de paraître dans Les Echos, nous apprenons qu’AXA IM souhaite ouvrir sa table de négociation de titres à des sociétés de gestion externes. L’objectif visé est de « rentabiliser des infrastructures coûteuses ». Les clients visés sont les sociétés de gestion et détenteurs d’actifs (fonds de pension…) qui souhaitent externaliser leur table de négociation de titres (actions, obligations…) pour se concentrer sur leur cœur de métier : la gestion d’actifs et les relations avec leurs clients ou bénéficiaires.
Selon la Direction, tel qu’il est rapporté par Les Echos, cette fonction est de plus en plus chronophage pour les gestionnaires de petite taille compte tenu des évolutions réglementaires constantes, des exigences des clients et de l’accès complexe à des marchés de plus en plus techniques et fragmentés entre de multiples sources de liquidité. Axa IM aurait déjà commencer à répondre à des appels d’offres. Le service, qui n’a pas encore été activement marketé, a comme objectif de mettre en avant la qualité d’exécution et un modèle opérationnel robuste et global, avec une équipe de 70 personnes en France, au Royaume-Uni, à Hong Kong, à Singapour et au Japon.
Cliquez ici pour lire l’article paru dans Les Echos.
Une bonne nouvelle ?
C’est potentiellement une bonne nouvelle qu’après toutes ces années, Axa IM s’ouvre à une chasse au profit plutôt que l’habituelle chasse au coûts. Il nous semble que la stratégie d’ouvrir les fonctions support aux clients externes pour mieux les rentabilisé est bien meilleure que la stratégie annoncée depuis des années de les réduire.
Néanmoins, nous regrettons que ce nouvel élément de la stratégie de l’entreprise et de son département Trading Securities Financing & Derivatives (TSFD) ne soit pas partagé avec les salariés et leurs représentants du personnel avant de l’annoncer à la presse :
- Cela ne fait même pas un mois que la Direction a annoncé son plan stratégique au CSE du 25 février 2021, et pas un seul mot a été prononcé à cet égard. Au contraire, la Direction avait annoncé que la stratégie pour les fonctions support visait « à industrialiser et simplifier le modèle opérationnel actuel afin de réduire la structure des coûts d’AXA IM et d’atteindre le niveau d’efficacité opérationnel visé ».
- De même, cela ne fait même pas 2 mois que la Direction a présenté sa réorganisation du département TSFD au CSE du 28 janvier 2021, et elle n’en a même pas parlé dans le cadre d’un processus légal de consultation des élus, lors de laquelle notre Syndicat a rendu un avis favorable avec réserves (voir notre tract). Au contraire, la Direction avait axé la réorganisation sur sa « volonté de simplification qui passe par la réduction du nombre de direct reports directement rattachés au Global Head of TSF ainsi que par la réduction du nombre de niveaux hiérarchiques ».
Ainsi, le Syndicat Ugict Axa IM demande une présentation complète et recueil d’avis du CSE sur cette question importante concernant l’avenir d’Axa IM et du département TSFD en particulier : L’équipe est-elle prête pour assurer cette nouvelle offre commerciale ? Qui sont les commerciaux qui vont vendre ces services ? Quels sont les objectifs en termes de clients ? Les équipes compliance et audit peuvent-elles assurer les obligations légales et règlementaires dans le matière ? …
A travers une demande d’information au CSE, l’Ugict Axa IM souhaite s’assurer que cette nouvelle annonce plutôt positive ne cache pas une autre restructuration qui pourrait être néfaste aux conditions de travail des salariés.