Par tract distribué aux salariés d’Axa IM dès la rentrée le 6 janvier 2020, une certaine organisation syndicale a annoncé en grande pompe qu’une de « ses » revendications a été « enfin entendue par la Direction » : « Celle-ci prévoit de permettre aux salariés qui le souhaitent d’opter pour les Tickets Restaurant, dans un système flexible ». Elle a ensuite fait état de la décision unilatérale de la Direction d’Axa IM, annoncé au CSE du 20 décembre dernier en outre-passant la négociation collective, d’octroyer aux salariés qui le souhaitent un nombre de Tickets Restaurant correspondant au nombre de jours du mois précédent au cours desquels le salarié n’est pas allé à la cantine, d’une valeur d’ « environ » 9€ dont 3€ déduits du bulletin du salaire et 6€ contribués par la Direction. Elle a annoncé, enfin, que ce projet « a obtenu un avis favorable de la part de vos élus CFDT ». L’Ugict-CGT dénonce ce jeu des dupes qui ne pourrait résulter que d’une concertation entre la Direction et cette organisation syndicale afin de saboter la Négociation Annuelle Obligatoire (NAO) qui est manifestement déloyale.
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Pour la première réunion de la Négociation Annuelle Obligatoire (NAO) UES Axa IM 2019/2020 qui a eu lieu le lundi 9 décembre dernier, seulement 2 syndicats sur 3 avaient préparé la réunion et ont présenté des revendications précises à la Direction. L’Ugict-AIM et la CFDT ont toutes les deux demandé une augmentation générale de 2% plus un budget d’augmentations individuelles de 2% pour les Non Cadres ; mais alors que l’Ugict-AIM a demandé une prime MINIMUM de 2000€ pour les Non Cadres, la CFDT a demandé une prime « indicative » de 2500€, acceptant implicitement le principe de discrétion totale de la direction dans l’attribution de cette prime aux salariés (cela peut être plus au moins, à la tête du client). Pour les Cadres, l’Ugict-AIM a été seule à demander une augmentation générale de 1%, mais la CFDT a rejoint notre position de demander un budget d’augmentations individuelles de 2% ; la CFDT a demandé en plus un budget AI supplémentaire d’1% pour les Classes 5, mais là encore elle a accepté le principe de discrétion totale pour la direction dans l’attribution de ces augmentations. Pour les bonus des Cadres, l’Ugict-AIM a été seule a demandé à ce que les montants stipulés dans l’accord soient des MINIMA, alors que la CFDT a demandé une revalorisation des montants tout en acceptant que cela revient entièrement à la Direction de décider comment distribuer l’enveloppe. A la suite de la réunion, l’Ugict-CGT et la CFDT ont confirmé leurs revendications respectives par écrit. La CFE-CGC n’a présenté aucune revendication précise en réunion et à ce jour n’a fait part d’aucune confirmation de demande par écrit.
A l’occasion de la consultation unanimement DÉFAVORABLE du CSE UES Axa IM sur la mise en place du Flexwork au sein du Core de l’entreprise, l’Ugict-AIM a été seule à demander à ce que le dispositif soit basé sur le Volontariat pour les salariés. Notre Syndicat redoutait une dégradation nette des conditions de travail parmi les salariés forcés à adopter des méthodes de travail nomades inadaptées à leurs métiers. En effet, à l’occasion de l’expertise d’un cabinet indépendant désigné par le CSE, des questions récurrentes ont été posées au sujet du passage en flex des traders, gérants, analystes et d’autres métiers sédentaires. Le travail flexible est-il réellement adapté quand on est obligé de travailler sur plusieurs écrans, sur un téléphone fixe, et sur plusieurs applications informatiques très consommatrices des ressources ? La plupart des salariés que représente notre Syndicat ne le pense pas. A l’occasion de la Négociation Annuelle Obligatoire (NAO), lors de laquelle les partenaires sociaux sont censés négocier les conditions de travail, l’Ugict-AIM réitère sa demande de rendre volontaire le dispositif de travail nomade chez Axa IM.
Au CSE extraordinaire UES Axa IM du 4 décembre dernier, l’Ugict-CGT a rendu un avis DÉFAVORABLE sur le projet d’intégration de l’équipe Real Estate Investment Trusts (« Reits », prononcé comme « frites ») d’Axa Framlington Equities à la société Axa Reim SGP. Ce projet implique le transfert des salariés actuellement en open space au 13e étage avec les autres gérants actions d’Axa IM, au 19e étage dans un petit local vitré, isolé de l’open space avec la grande majorité des salariés Reim travaillant sur les informations privées. L’Ugict-CGT était le seul syndicat à rendre un avis DÉFAVORABLE, bien que notre avis a été partagé par 6 élus sur 18. Au delà du manque d’intérêt économique et financier pointé par l’expert désigné par le CSE, l’Ugict-CGT redoute l’isolement des salariés voulu par la direction pour soi-disant « satisfaire le régulateur ». C’est le monde à l’envers chez Axa Reim SGP : ce sont la grande majorité des salariés travaillant sur la gestion des actifs privés (environ 60) qui sont en open space, alors que les salariés travaillant sur la gestion d’actifs publiques (une dizaine) sont mis en bocal. Si un dispositif de badgeage particulier a été installé autour de tous les 70 salariés d’Axa Reim SGP, il n’y a pas de réel sécurisation entre équipes de gestion privée et de gestion publique, la porte du « bocal publique » restant ouverte… Les salariés transférés retrouveront un espace de seulement 5,14 m2 par poste de travail, par rapport au norme Afnor d’un minimum de 10 m2 dont ils bénéficiaient avant la réorganisation au 13e étage ; aucune information n’a été donnée par la direction concernant l’ambiance thermique, l’éclairage, la qualité de l’air, les nuisances sonores … C’est d’ailleurs contradictoire que dans une entreprise prônant le « One Axa IM », le « Flexwork » et le « Travail Agile » que les salariés sont isolés des autres dans le seul but de tromper le régulateur …
La mise en place du travail “flexible” laisse certaines questions d’ordre pratique sans réponse. Comment s’organisera le travail pour les collaborateurs ayant, par exemple, des fauteuils particuliers suite à un accident de trajet ou un handicap ? … des tapis souris ou supports en gel pour éviter des problèmes aux articulations quand celles-ci ont été accidentées ? … ou des bureaux réhaussés en raison de leur taille ? Des exceptions pour raisons de santé ou QVT peuvent-elles exister ou bien perdront-ils du temps d’installation chaque jour, entre la recherche d’un bureau, l’installation du matériel, et la mise en route de leur PC ? Pour le personnel badgeant, c’est du temps de travail en moins qui va être sanctionné par Pléiades, à moins de prévoir un temps forfaitaire en compensation, mais même dans ces conditions, ce temps de travail ne se rattrapera pas, il faudra rester plus longtemps ou raccourcir sa pause déjeuner ! D’autre part, certains métiers gèrent encore des volumes de documents “papier” importants. Il est plus efficace d’être à côté des piles de documents créées pour en suivre la continuité des signatures, impressions et autres si le lendemain vous n’êtes pas à l’autre bout du plateau. Se pose aussi la question de l’hygiène : ce déplacement des salariés, d’un bureau à l’autre, favorise le transport et “partage” des microbes et germes divers. Il est désagréable de noter que tous les progrès et investissements en matière de technologie, l’obtention du télétravail représentent autant d’avancées à double tranchant, car elles entrainent des décisions qui compliquent in fine le quotidien professionnel des salariés au lieu de leur permettre de travailler dans de meilleures conditions et être ainsi plus productifs.
Déjà aujourd’hui, avant la mise en place du travail nomade, il y a un manque d’espaces disponibles au sein des locaux Axa IM pour pouvoir constituer rapidement des équipes pour travailler ensemble sur des projets. Des salariés ont remonté à l’Ugict-CGT, par exemple, que la salle de formation a été réquisitionner pour accueillir une équipe travaillant sur un projet alors qu’elle ne respecte pas les normes en termes d’espace pour accueillir cette équipe. Pour être mis en œuvre efficacement le flexwork doit s’accompagner d’un accroissement de l’espace actuellement disponible, d’une amélioration des infrastructures collaboratives et répondre à un besoin exprimé des équipes concernées.
En cas de création d’une équipe « agile », que sa localisation soit faite dans le cadre d’un espace flex ou classique, cela génère une nuisance sonore pour leur voisins via des audio conférences téléphoniques sur haut-parleurs effectuées sur place, ou des débats divers entre membres de ces équipes. Cela relève parfois d’incivilités involontaires mais aussi de difficultés pour trouver un espace de réunion correctement équipé et disponible au pied levé. A cela nous pouvons ajouter le risque de voir apparaitre le sentiment chez les salariés de « perdre leur place » au sein de l’entreprise. La direction d’Axa IM n’a pris aucun de ces points en considération et l’expert désigné par le CSE a pointé l’absence totale de mesures prévenant de tels risques. L’Ugict-CGT demande à la direction de mettre à jour le Document Unique d’Evaluation des Risques professionnels (DUERP) UES AXA IM pour prendre en compte la modification drastique des conditions de travail, ce qui aurait dû être déjà fait AVANT la mise en place du projet, selon l’Inspection du travail.
Le groupe AXA a souhaité mettre en place le flexwork en l’étendant à toutes ses filiales. Il met en avant ce mode de travail, en arguant qu’il facilite le travail par mode projet. En réalité, ce mode projet n’est qu’une des conséquences de la réduction des coûts lancée depuis plusieurs années. Ce mode de travail permet de réduire considérablement les superficies de bureaux louées et cantonner les salariés à des espaces réduits avec des moyens de fonctionnement minimes. L’Ugict-AIM a demandé en contrepartie notamment une deuxième journée de télétravail et des tickets restaurants en compensation de l’effort des salariés. Nous attendons toujours une réponse de la direction.