Nous évoquions, il y a une semaine déjà (voir notre article), notre inquiétude face à une situation sanitaire qui s’aggravait de jour en jour, et nous disions notre incompréhension face à l’obstination inexplicable de la Direction à vouloir imposer la présence physique des salariés à Majunga. L’annonce du Président de la République, hier soir, a confirmé que notre inquiétude quant à la gravité de cette deuxième vague de Covid était bel et bien fondée. Mais la Direction va-t-elle maintenant enfin comprendre le danger qu’elle fait courir aux salariés et à leurs familles ? En effet, si l’on considère, stricto sensu, l’annonce d’Emmanuel Macron, le télétravail n’est pas obligatoire, puisque le Président déclare : « Les travailleurs qui peuvent recourir au télétravail y sont de nouveau fortement incités ».
Catégorie : Télétravail Page 6 of 8
L’Ugict Axa IM, dans son dialogue régulier avec la Direction, mais aussi au travers de ses tracts, revendique, depuis plusieurs semaines déjà, de revenir sur la question de la présence VOLONTAIRE à la tour Majunga, en lieu et place de la présence obligatoire en alternance rouge-bleu. Jusqu’à présent, la seule réponse offerte par la Direction, lors du CSE du 6 octobre dernier, a été la suivante : “pour l’instant, il n’est pas question de revenir sur ce type d’organisation. Pour le moment, l’organisation rouge-bleu répond aux préconisations du Ministère du Travail. Ce sujet doit être rediscuté dans les prochains jours.” A notre plus grande surprise, les élus des sections syndicales majoritaires ont accepté cet argument sans questionnement et se sont déclarés FAVORABLES à l’alternance obligatoire. Deux semaines plus tard, et alors que nous attendons toujours cette « rediscussion dans les prochains jours », 11 nouveaux cas de contamination nous ont été confirmés parmi les salariés tout récemment ! Qu’attend donc la Direction pour décréter le volontariat : 100 cas ? 200 cas de contaminations sur site ?
Lors de la réunion du CSE du 6 octobre dernier, les élus et sections syndicales qui contrôlent le CSE ont rendu un avis FAVORABLE à la proposition de la Direction de maintenir l’alternance et la présence obligatoires entre les équipes rouges et bleues à la tour Majunga. Néanmoins, la question n’a pas fait l’unanimité : L’Ugict Axa IM ainsi qu’une petite minorité d’élus n’ont pas appuyé cet avis FAVORABLE : nous avons en effet estimé que le passage de l’Ile de France en alerte maximale d’une part, et que le durcissement des règles sanitaires dans la région d’autre part, devaient au contraire pousser Axa IM à promouvoir autant que possible le télétravail, et à revenir sur une organisation de présence sur site sur une base exclusive de volontariat.
L’Ugict Axa IM est par principe toujours favorable au télétravail, car c’est bien évidemment une forme moderne d’activité qui permet, à ceux qui le souhaitent, d’améliorer grandement leur qualité de vie, mais… le télétravail ne doit pas se faire au rabais. Les sections syndicales majoritaires chez Axa IM, contrôlées par leurs appareils respectifs dans le Groupe, viennent d’annoncer qu’elles avaient signé avec la Direction un nouvel accord sur le télétravail. L’Ugict Axa IM estime que c’est un très mauvais « accord », en réalité une simple proposition unilatérale de la Direction qui n’a pas été substantiellement modifiée après pas moins de 6 séances de « négociation ».
Au CSE du 24 septembre 2020, les représentants du personnel ont rendu leur avis sur la politique sociale menée par la Direction d’Axa IM en 2020. Pour motiver son avis, l’Ugict-AIM est revenue sur l’échec des négociations sur le plan d’actions 2020-2023 au titre de l’égalité professionnelle entre les Hommes et les Femmes chez Axa IM ; l’échec des négociations sur la « Prime Macron » et le refus de prendre en compte les conditions de travail des salariés assurant une permanence lors du confinement COVID-19 ; l’expiration de l’accord sur la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) et le manque de négociations loyales ou de suivi réel à ce sujet ; le non-respect par la Direction d’Axa IM de l’article 77 de la Convention collective relatif à l’entretien annuel d’évaluation et les règles floues et subjectives d’évaluation professionnelle ; l’absence de tenue régulière des entretiens professionnels et des entretiens de carrière ; les réorganisations incessantes et les revirements de stratégie peu compris, contre l’avis unanimement défavorable des représentants du personnel ; les modifications unilatérales des conditions de travail, sans contrepartie significative, encore une fois contre l’avis unanimement défavorable des représentants du personnel ; le non-respect par la Direction de l’article 79 de la Convention collective relatif au licenciement pour insuffisance professionnelle ; et le refus systématique de dialogue sociale en cas de traitement des revendications individuelles des salariés. L’Ugict-AIM ainsi que l’unanimité des élus se prononçant sur la politique sociale menée par la Direction d’Axa IM en 2020 ont rendu un avis DEFAVORABLE.
Au CSE extraordinaire du 23 septembre 2020, la Direction a recueilli l’avis des représentants du personnel sur son projet de déploiement du flexwork chez Axa IM, suite à l’arrivée du GIE qui prendra 7 de nos étages. L’Ugict-CGT a surtout pointé le manque total de moyens alloués qui auraient pu permettre une chance de succès. C’est un projet dont l’objet est de faire supporter aux salariés les économies réalisées par l’employeur, soit environ 5,6 millions d’€ chaque année, dont seulement 240.000€ qui seront reversés aux salariés pour défrayer le coût du télétravail à la maison, soit seulement 4,3% des économies. C’est également un projet qui ne donne aucun moyen matériel aux télétravailleurs pour rendre le dispositif attractif, la revendication portée par l’Ugict-CGT consistant à fournir un package de matériel pour tout télétravailleur qui en ferait la demande (station d’accueil ou « docking station », moniteur PC, clavier, souris, siège ergonomique), a été refusée par la Direction. Et c’est enfin un projet d’entreprise de grande ampleur auquel tous les salariés doivent contribuer, mais sans que le seul avantage du projet – le télétravail – ne soit pour tous : tout en reconnaissant que le télétravail est bien un nouvel avantage, la Direction a refusé notre demande d’une prime de sujétion aux salariés dont la présence sur site est requise tous les jours, leur privant de facto de cet avantage en qualité de vie au travail. Le projet de déploiement de flexwork chez Axa IM suite à l’arrivée du GIE n’a aucun intérêt autre qu’économique, et ce seulement en faveur de l’employeur, de sa direction et de ses actionnaires. Il ne présente aucun intérêt pour les salariés, qui sont appelés à le financer entièrement par la dégradation drastique de leurs conditions de travail, par la contribution de leur espace d’habitation personnelle à leur employeur sans aucune contrepartie significative, par l’achat du matériel professionnel adapté à leurs propres frais, et par la soumission à un dispositif unilatéral subjectif et discriminatoire. Il est voué à l’échec. L’Ugict-CGT, ainsi que l’unanimité des élus exprimant un avis, ont rendu aujourd’hui au nom des salariés un avis collectif DEFAVORABLE à ce projet.
Nos collègues sont de plus en plus nombreux à se demander ce que la Direction et les représentants du personnel vont bien pouvoir négocier pour permettre aux télétravailleurs Axa IM d’aménager leur environnement de travail à la maison. Lors des séances de négociations des 11 et 18 septembre derniers, l’Ugict-CGT aurait souhaité que les autres syndicats se joignent à nos revendications légitimes d’un package de matériel, pour tout télétravailleur qui en ferait la demande. Il nous semble que ce package devrait inclure: une station d’accueil (« docking station »), un moniteur PC, un clavier, une souris, ainsi qu’un siège ergonomique, lesquels seraient expédiés à l’adresse du salarié, aux frais de l’employeur. Refus sec de la Direction, au motif que les 20 euros de subvention qu’elle a déjà décidé d’octroyer permettraient aux salariés en télétravail de s’acheter tout ce qu’ils veulent. Vraiment ?? Notons qu’un siège ergonomique de qualité professionnelle pour un travail régulier peut coûter jusqu’à 1000 euros! Ainsi, le télétravailleur Axa IM va devoir économiser cette indemnité pendant 50 mois, c’est-à-dire plus de 4 ans, pour se payer un siège de qualité. Ne pas s’abîmer le dos coûte cher ! L’Ugict-CGT insiste sur le fait que l’indemnité de télétravail (les 20 euros) doit être exclusivement destinée à prendre en charge les frais récurrents fixes et variables du télétravailleur, comme par exemple la connexion internet, la consommation accrue d’électricité, etc… (voir notre tract). La question de l’équipement de bureautique au domicile doit être traitée séparément.
La Direction d’Axa IM a informé les représentants des salariés que notre entreprise économiserait environ 800.000 euros par étage libéré à Majunga, par an, au titre de son projet Flexwork-Télétravail. Dès 2021, en cédant 7 étages au GIE AXA et en tassant AXA IM dans les étages restants, l’entreprise économiserait ainsi environ 5,6 millions d’euros chaque année: ceci nécessitera naturellement de la part des salariés d’AXA IM un volontariat massif pour le télétravail. Mais quelle part de ces économies sera reversée aux salariés pour la prise en charge de leurs frais de télétravail à domicile ? Lors des réunions de négociation des 11 et 18 septembre derniers, la Direction nous proposait seulement 20€ par mois, par salarié, pour 2 ou 3 journées hebdomadaires de télétravail. En supposant que 1.000 salariés optent pour les nouvelles dispositions de télétravail, cela représenterait pour l’entreprise un coût de 240.000 euros par an, soit seulement 4,3% des économies qui seront réalisées en rendant 7 étages. L’Ugict-CGT a été hélas la seule organisation syndicale à demander une augmentation de cette indemnité de télétravail à 50 euros par mois, soit un montant annuel finalement toujours modeste de 600€ par salarié, ce qui représenterait in fine seulement 10,7% des économies récurrentes réalisées. Refus sec de la Direction, au motif que seuls 10 euros par journée de télétravail, chaque semaine, sont défiscalisés par l’URSSAF. Quelle piètre excuse, car rien n’empêche de passer à 50 euros si l’employeur paye les cotisations salariales habituelles ! Pour l’Ugict-CGT, 20 euros par mois sont largement insuffisants pour compenser les frais récurrents fixes et variables du télétravailleur. Citons entre autres, à calculer au prorata du temps travaillé à la maison: le montant du loyer ou la valeur locative brute de la pièce où s’effectue habituellement le télétravail, les diverses taxes liées au logement, les charges de copropriété, l’assurance multirisques habitation, l’abonnement internet, le chauffage et l’électricité (une pensée pour ceux d’entre nous qui doivent se chauffer au radiateur électrique en hiver)… 20 euros, quelle sacrée aumône, ou bien devrait-on plutôt dire : quelle sacrée farce ?!