Lors de la restitution de l’expertise votée par le CSE sur le projet flexwork Axa IM, l’expert a rappelé que la question du télétravail est intrinsèquement liée à celle du travail nomade, étant donné que le travail à domicile a pour conséquence de libérer des postes et des surfaces. L’Ugict-AIM a été précurseur sur ce sujet, ayant demandé dès le mois d’août 2019 l’ouverture des négociations sur le travail flexible en même temps que la renégociation sur dispositif télétravail. Aucun autre syndicat ne nous a appuyé, et les élus au CSE du 28 août 2019 n’ont même pas permis à l’Ugict-AIM de poser la question sur l’ordre du jour !
Le 7 octobre dernier, le CSE d’AXA IM a rendu un avis unanimement DÉFAVORABLE sur la mise en place des « New Ways of Working » (« NWOW ») au sein du département Core, sur avis de la commission de santé et sécurité au travail (CSSCT) et à la suite d’ une expertise demandée par les élus et gérée par une élue CSSCT Ugict-CGT. Redoutant une dégradation nette des conditions de travail chez Axa IM, l’Ugict-CGT était la première à demander l’ouverture des négociations collectives, ainsi que la mise en relation explicite avec le dispositif télétravail qui arrive à la renégociation, pour permettre la prise en compte des intérêts et vœux des salariés. Refus sec de la part de la direction. Le projet passé en force devant les représentants du personnel est un projet unilatéral, dont le seul objectif est la réduction des coûts, sans aucune contrepartie pour les salariés d’Axa IM.
Au CSE du 23 mai dernier, la majorité des élus votant s’est exprimée favorable au projet de déménagement des équipes Technology actuellement situées au 5ème étage dans le cadre de la sous location de ce même étage. L’Ugict-AIM a été le seul syndicat e à rendre un avis DÉFAVORABLE, dénonçant l’éclatement et la densification des salariés IT. Auparavant, ces équipes ont toujours travaillé en collectivité sur des étages dédiés à l’activité Technologie. Désormais, les différentes équipes et salariés IT vont être expressément dispersées sur différents étages. En anticipant le travail nomade ou « flexwork », certains salariés seront séparés physiquement de leur équipe. La Direction a refusé de fournir au CSE les statistiques de Surface Utile Nette (SUN) par poste de travail, post-déménagement, pour comparer la future densité des postes de travail par rapport à la situation actuelle. La Direction a également refusé de parler de l’équipe pour laquelle il n’y aura pas assez de postes de travail pour le nombre de salariés de l’équipe.
Lors du CSE du 26 mars dernier, la Direction a affirmé sa volonté de retirer tous les postes de travail individuels des salariés de la Plateforme Core (ordinateurs fixes, caissons…) et la mise en place du travail « flexible » pour l’ensemble des gérants, analystes, équipes recherche, risque, quant, portfolio contrôleurs, COO office, Technology et product spécialistes… L’annonce a déjà été faite par la Direction aux équipes le 11 mars dernier, en invitant les salariés à répondre aux sollicitations de Technology pour retirer leur nouvel ordinateur portable et à participer aux sessions de change management, ce qui est susceptible d’être qualifié en délit d’entrave dans la mesure où le CSE n’a pas été consulté au préalable ; en tout cas cela montre que la Direction ne prête aucune importance à l’avis des représentants du personnel.
La mise en place du “flexwork” chez Axa IM a débuté en fin de l’année dernière au 15 étage pour les équipes “proches du soleil” (c’est à dire, à côté de la Direction) : Les Ressources Humaines, la Communication, l’Audit, l’Operational Excellence. Au CSE du 26 mars dernier, la Direction a expliqué sa démarche : Les salariés ont été invités à identifier les comportements et habitudes qui les affectaient le plus au quotidien et à établir leur « charte d’équipe » : « Je continue à créer du lien », « Sourire », « Dire bonjour », « Etre bienveillant », « Tous les jours de place tu changeras »… Afin de signaler discrètement à une personne qu’elle met en oeuvre un comportement inadapté par rapport à la charte que l’équipe a défini, les fléxi-travailleurs ont convenu d’un nom de code pour la stigmatiser par rapport aux autres salariés : « PIKACHU ». L’Ugict-CGT a marqué son désaccord, et a mis en garde la Direction et les élus du CSE sur le défaut de consultation préalable des élus sur la mise en place de ces multiples « chartes » normatives. Notre Syndicat demande le retrait immédiat de ces chartes infantilisantes et stigmatisantes.
Lors des discussions du CSE du 26 mars dernier sur les problèmes de restauration collective au sein de la Tour Majunga, la Direction a commencé par répondre qu’elle a interrogé l’Urssaf pour savoir si elle avait le droit d’octroyer le Ticket Restaurant aux salariés d’Axa IM qui le souhaitent à la place de la subvention cantine, sans que cet « avantage » soit assimilé à du salaire déguisé. Elle a ensuite affirmé qu’elle a interrogé la Commission Nationale des Titres Restaurant (CNTR) pour savoir comment procéder. Elle est ensuite revenue sur sa première déclaration en précisant qu’elle va interroger l’Urssaf, et qu’elle a « pris du retard » à cause du PDV et des élections qui étaient prioritaires. (Pourtant, la Direction nous avait rassurés en janvier dernier qu’elle l’avait déjà fait.) L’Ugict-CGT a marqué son étonnement sur la frilosité de la Direction dans le mesure où plusieurs grandes sociétés de La Défense offrent à leurs salariés le choix entre la cantine et le Ticket Restaurant, et a demandé à la Direction de faire parvenir aux membres du CSE toute communication qu’elle aurait eu (ou va avoir) avec l’Urssaf et/ou la CNTR.
Le Comité européen des droits sociaux (CEDS), organe du Conseil de l’Europe, a jugé contraire à la charte sociale européenne la possibilité offerte par la loi El Khomri aux entreprises de moduler le temps de travail pendant une période pouvant atteindre trois ans. La loi, adoptée en août 2016, permettait aux entreprises françaises de s’adapter aux variations de la charge de travail tout en limitant le recours aux heures supplémentaires. C’est une victoire pour la CGT qui est à l’origine de la saisine. Des décisions du CEDS sont également attendues sur les ordonnances Pénicaud : La CGT a saisi l’organe du Conseil de l’Europe contre le plafonnement des indemnités prud’homales que les salariés peuvent réclamées en cas de licenciement non justifié, estimant que cette disposition est également contraire à la charte sociale européenne.