Preuve ultime que le syndicat majoritaire signe les yeux fermés tout texte proposé par la Direction? Dans une communication du 18 octobre dernier, la Direction d’Axa IM a fait part aux salariés de « l’intention » de la CFDT de signer son projet d’accord sur le Plan de Départs Volontaires (PDV), en synthétisant les principales conditions du plan. Puis le syndicat majoritaire a fait communiquer un tract digital aux salariés le 24 octobre 2018 vantant les avantages qu’il a « obtenu » au titre de ce plan. Manque de bol ! C’est précisément sur les « mesures spécifiques » que la CFDT s’est félicitée d’avoir « fait acter » que la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte, ou l’administration du travail) a refusé car incohérente avec un PDV autonome et injustifiée au regard de l’objectif poursuivi. La Direction a convoqué en urgence une nouvelle réunion de « négociation » le jour même 24 octobre pour apporter des modifications qui s’imposent, lors de laquelle la CFDT a confirmé qu’elle est toujours prête à signer n’importe quel texte.
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Du 18 juin au 18 octobre 2018 : Il a fallu très exactement 3 mois (en excluant la pause estivale) pour parvenir à un « accord » entre la Direction et le seul syndicat signataire majoritaire pour supprimer 163 postes chez Axa IM. La Direction s’est ensuite empressée le 18 octobre dernier d’annoncer aux salariés que « La CFDT a fait part de son intention de signer l’accord proposé relatif au PDV ». Et pour cause : fin septembre, le syndicat majoritaire avait annoncé par tract que « les propositions de la Direction ne sont pas satisfaisantes » et que « la CFDT reste ferme sur ses revendications ». Trois semaines plus tard, la CFDT a cédé sur tous les fronts, validant un PDV au rabais dont elle est seule co-signataire et co-responsable avec la Direction d’Axa IM. Comme la plupart des salariés, les syndicats minoritaires non-signataires, dont l’Ugict-CGT, ont été surpris par cette annonce : la négociation n’était pas terminée, beaucoup d’éléments restent en souffrance, le texte de l’accord lui-même est truffé d’erreurs et d’incohérences, dont les termes ne reflètent pas ce qui a été négocié et demeure très en dessous des « revendications fermes » du syndicat signataire majoritaire. Nous n’avions même pas eu le temps de relire l’accord que le syndicat majoritaire l’a signé les yeux fermés ! Ils appellent cela sécuriser les salariés !
La Direction est sortie bouche-bée de la réunion du CHSCT du 19 octobre dernier ayant pour objet de recueillir l’avis de l’instance sur le Plan de Départs Volontaires UES Axa IM 2018 : 5 élus sur 6, dont la seule élue Ugict-CGT, ont rendu un avis DEFAVORABLE. Puis elle a procédé à recueillir les avis respectifs des représentants des organisations syndicales représentatives : 2 sur 3, dont le Syndicat Ugict-CGT, ont aussi rendu un avis DEFAVORABLE. C’était un choc pour la Direction, dans la mesure où elle avait déjà annoncé la veille à tous les salariés que : « La CFDT a fait part de son intention de signer l’accord proposé relatif au PDV », ce qui rend le syndicat majoritaire co-responsable du dispositif. Un seul élu et une seule organisation syndicale n’a pas donné d’avis pour défaut d’informations. Comment peut-on signer un accord et donner un avis défavorable au CHSCT !?
Conformément à l’article L.4612-8-1 et suivants du Code du travail, la Direction d’Axa IM a consulté le CHSCT sur les conséquences de son Plan de Suppressions d’Emplois (PSE) UES Axa IM sur les conditions de travail des salariés le 19 octobre 2018. L’Ugict-CGT a rendu un avis DÉFAVORABLE : Le projet comporte des risques au débordement, à la surcharge de travail, à la surcharge mentale, à l’interruption des tâches plus fréquentes, à devoir abandonner des tâches pour passer à d’autres, à cumuler les retards dans les activités, à augmenter les risques d’erreurs, à sabrer la qualité du travail, à se trouver dans un conflit de priorité, et à gérer des injonctions contradictoires. Il signifie la casse du contrat de confiance que les salariés entretenaient avec Axa IM, particulièrement violente et qui porte atteinte à l’estime de soi. Les mesures d’accompagnement du PSE-PDV AXA IM 2018 ne font qu’une page, et le soi-disant « dispositif d’accompagnement pour la gestion de l’organisation du travail et de la charge de travail » est elliptique, imprécis et largement insuffisant pour prévenir les risques psychosociaux.
Comme dans toute annonce de Plan, la concurrence se charge pour débaucher les meilleurs, et AXA IM n’y échappe pas puisque un bon nombre de salariés n’a pas attendu la fin des négociations pour démissionner. D’une part c’est tout bénef pour la direction car ce sont des indemnités en moins à distribuer au point ou si le nombre est supérieur aux postes supprimés, nous nous demandons si ce PDV est viable car de l’autre coté, c’est un risque important pour AXA IM qui voit ses compétences s’envoler vers là ou l’herbe est plus verte!
Avec sa signature de l’accord dit d’ «anticipation » du plan de départs volontaires, le syndicat majoritaire a-t-il voulu simplement donner un coup de pouce aux suppressions d’emplois chez Axa IM, ou y a-t-il une raison plus profonde pour valider la possibilité pour les salariés de déposer dès le 1er octobre dernier une candidature au départ « volontaire », avant même que les négociations ne soient terminées, que la Direccte ne donne sa validation, et que les conditions de départ des volontaires ne soient connues ? Les motifs du syndicat majoritaire deviennent moins obscurs si l’Ugict-CGT informe les salariés du petit secret bien caché dans le dernier tract intitulé «1er succès de la CFDT : Nous avons obtenu l’accord d’anticipation sur notre seule proposition » : Dans l’état actuel des négociations, le PDV Axa IM 2018 sera basé sur le principe du «premier venu, premier servi ». En proposant ET validant l’accord dit «d’anticipation », la CFDT cherche à instaurer et à accélérer une compétition entre les salariés pour supprimer leurs emplois, dans la mesure où la possibilité de quitter l’entreprise avec un chèque ne serait ouverte qu’à environ la moitié des salariés ; et même parmi les salariés dont le poste est « ouvert au départ volontaire», le facteur déterminant pour décider qui peut partir avec un chèque sera celui qui lève le doigt avant les autres et si la commission de validation l’accepte !
Le plan de suppression des emplois chez Axa IM commence avant l’heure. Le syndicat majoritaire vient de signer avec la Direction un accord dit « d’anticipation » du PDV UES AXA IM 2018. Ce dispositif permet aux salariés de demander à la Direction (qui est libre d’accéder ou de refuser) de suspendre leur contrat de travail tout de suite pour quitter l’entreprise s’ils ont déjà reçu une promesse d’embauche ailleurs ; ils peuvent ensuite déposer une candidature pour bénéficier des dispositions du Plan de Suppression d’Emplois (qui peut être acceptée ou refusée) et à la condition qu’ils soient éligible au plan et une fois que ce plan est signé par le syndicat majoritaire et validé par le Direccte. L’Ugict-CGT recommande aux salariés qui souhaitent prendre ce risque de réfléchir à deux fois …. et de venir nous consulter avant toute démarche qui pourrait les mener vers pôle emploi….
Le 18 juin dernier la Direction a annoncé aux représentants syndicaux sa décision de mettre en place un Plan de Sauvegarde d’Emploi (P.S.E.) intégrant un Plan de Départs Volontaires (P.D.V.) dans le cadre de son projet SPARK et ceci afin de réduire ses effectifs et sa masse salariale. L’annonce a été immédiatement relayée par les médias du monde entier. Avec ce projet PSE-PDV UES AXA IM 2018, la Direction semble vouloir éviter les formalités du licenciement, les éventuels contentieux, la convention collective, les problématiques de reclassement inter-entreprise et intra-groupe, en proposant un Plan de Départs Volontaires, supprimant plus de 200 salariés et près de 10% de son effectif, le premier chapitre d’un Plan de Sauvegarde d’Empois (PSE) imposé par le Groupe pour faire accroître le résultat opérationnel de 11% d’ici 2020. L’Ugict-CGT attire l’attention sur l’ambiguïté du PDV n’ayant pas suffisamment de garanties de qualifié « autonome » et « exclusif »